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Le défi de l’aménagement de la petite cathédrale gothique de Grenoble était le manque d’espace. La DRAC exigeait la conservation de la double rangée de stalles et de la grille de communion.
Il fut fait appel à Jean-Marie Duthilleul, pour sa grande expérience en aménagements liturgiques délicats. Celui-ci a proposé de reprendre la disposition antique des églises romaines : un sanctuaire pour l’autel, et un lieu de la Parole appelé "chœur", où est placé l’ambon et où l’on chante l’Office.
Les trois niveaux du chœur ont été réduits à deux, l’autel a été reculé (une rangée de stalles a pu être déplacée) et l’ambon placé en avant en position centrale. Le sol ancien en continuité de la nef a pu être conservé. Le beau maître-autel baroque, dont le tabernacle de la partie supérieure fut offert par la Chartreuse de Pavie en Italie, forme "l’espace de gloire", avec cinq panneaux dorés et les vitraux.
La noblesse est dans le marbre blanc de Carrare en harmonie avec l’autel du fond, tandis que les meubles sont en noyer. La simplicité réside dans les formes.
L’autel est légèrement pyramidal. Sa base est martelée, mate, pour mieux faire briller le poli de la table. Une précieuse parure le revêt : deux rubans d’or pur le coupent en quatre ; ainsi la croix structure-t-elle l’autel. Les bandelettes d’or dans la partie inférieure évoquent une nappe de fête et, côté célébrant, le marbre est taillé comme une retombée de tissu. La cathédrale a le privilège d’abriter les ossements d’un saint Victor, martyr des catacombes, offert au 17e siècle par le pape. Ils ont été placés dans une chasse dorée plus petite, et descendus dans l’autel lors de la dédicace. Une petite fenêtre à l’arrière évoque les églises de pèlerinages, laissant voir le reliquaire.
L’ambon est du même marbre porte aussi le ruban d’or en croix. Sa tablette pivote pour des célébrations de la Parole dans le "chœur". C’est la disposition des monastères.
La cathèdre indique la mission d’enseignement de l’évêque. Les armoiries symbolisent sa gouvernance. Mgr de Kerimel y a fait graver les sept étoiles de saint Bruno, accueilli ici même par Saint Hugues, ainsi que la Parole de Jésus : "Demeurez dans mon amour".
Les autres sièges sont assortis à la cathèdre dans un design très contemporain pour éviter tout "néo" et ne pas concurrencer les courbes des stalles. Les sept chandeliers "de l’Apocalypse" sont très sobres, simplement ornés d’une coupelle dorée et d’une large bague autour de la hampe. La croix ancienne appartenait déjà à la cathédrale.
La Parole et l’Eucharistie sont le chemin, ici rectiligne, vers la gloire du Père.
On pourra regretter l’éloignement de l’autel, mais on ne pouvait repousser les piliers pour créer plus d’espace devant et autour de lui. Jésus-Christ est bien venu au milieu de nous, mais l’homme contemporain a encore besoin d’espaces "sacrés" qui l’appellent au-delà de la banalité. D’ailleurs, les fidèles sont invités à remplir les stalles du chœur pendant les célébrations, et le contact vivant est ainsi tout naturellement renforcé entre le sanctuaire et l’assemblée.
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