Apprends-nous à prier !

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Homélie prononcée le 27 juillet 2025

J’ai lu que des chercheurs ont demandé dans une enquête auprès de gens qui étaient passés près de la mort ou qui avaient eu de grandes épreuves s’ils avaient pensé à prier dans ces moments-là : 95% ont répondu oui, même des gens qui d’habitude ne priaient pas.
Vous l’avez peut-être constaté : Des personnes, même pas très croyantes, devant une maladie grave, devant une séparation conjugale, un problème professionnel, vont penser à prier, vont demander que l’on prie pour eux. Ils sentent qu’ils ont besoin de chercher l’aide d’un autre, plus grand qu’eux.
Eh bien ! dans les lectures d’aujourd’hui on a deux épisodes où se manifeste le même besoin de chercher de l’aide et qui nous donnent un bel enseignement sur la prière.
Dans l’évangile, après avoir enseigné la prière du Notre Père, Jésus met en scène un voisin qui importune son ami jusqu’à ce que celui-ci lui réponde.
Dans la première lecture, c’est Abraham qui, à la façon orientale, négocie avec Dieu : 50, 45, 40, 30, 20 justes seront-ils suffisants pour retenir le châtiment qui se prépare ? Abraham ne lâche pas.
Qu’est-ce que tout cela nous enseigne au sujet de la prière dans notre vie ?
Prier, c’est remercier Dieu pour ce qu’il y a de beau dans notre vie, mais c’est aussi crier vers Dieu, c’est même l’importuner, c’est même parfois l’engueuler, se disputer avec lui comme on le voit dans certains psaumes.
Souvent on cherche à faire de belles prières. On ne réussit pas. On s’arrête et on ne prie plus. Alors que prier c’est dire ce qu’on a sur le cœur à Dieu comme à un ami proche, à qui on se confie. On lui parle de tout. C’est comme dans une famille. On ne se gêne pas avec lui. On ne se cache pas de lui.
C’est-ce que nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Demandez, cherchez, frappez...Dieu est votre père, et si vous, les pères de la terre, donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel vous écoutera et vous aidera par son Esprit Saint ».
Mais on doit ajouter une deuxième chose pour bien comprendre ce que c’est que prier : Prier c’est aussi écouter
Vous connaissez probablement cet épisode de la vie du Curé d’Ars, dont on va célébrer le 100ème anniversaire de sa canonisation dans quelques jours : il se décide un jour à demander à un monsieur qu’il voyait souvent l’après-midi à l’église qu’est-ce qu’il y faisait. Et ce paysan de répondre en regardant le tabernacle où Jésus est présent : « Je l’avise et il m’avise » ; autrement dit : « Je l’écoute, et il m’écoute ». Oui prier, c’est parler à Dieu, mais aussi se taire pour l’écouter ; c’est prendre le temps de ruminer quelques versets de la Parole de Dieu. C’est difficile aujourd’hui. On a l’impression de perdre son temps. Pourtant un dialogue ça se fait à deux et Dieu me parle dans le silence de mon cœur. Pour cela il faut se taire. La prière personnelle disait sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) c’est une « conversation amoureuse dans un seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé ».
En résumé, prier c’est donc, d’un côté, ne pas avoir peur de dire à Dieu ses besoins, de lui parler de notre vie, de nos enfants, de nos projets, de nos peurs, de nos problèmes, etc. C’est aussi, de l’autre côté, penser à l’écouter, à faire silence en nous pour comprendre ce que sa Parole veut nous dire aujourd’hui dans notre vie concrète, les inspirations de l’Esprit Saint.
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus précise que ce qu’il faut surtout demander c’est l’Esprit Saint. C’était la prière des apôtres qui se préparaient à la Pentecôte. En communion les uns avec les autres, nous supplions le Père : « Donne-nous ton Esprit Saint. Qu’il soit avec nous pour vivre cette semaine avec sagesse et amour en faisant ta volonté. »
C’est ainsi que note prière deviendra de plus en plus un dialogue avec Dieu, une élévation de notre esprit et de notre cœur vers Dieu, une rencontre qui se continuera après notre mort où on récoltera ce qu’on aura semé, où l’on vivra éternellement ce qu’on aura commencé à vivre sur terre.