Le concile de Nicée

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Aidées par le P. Jean Belon et sœur Marie Ange Prudhomme, Catherine et Anne-Marie ont réalisé une exposition sur le concile de Nicée, visible sur 7 grands panneaux à la cathédrale, depuis le 1er mai jusqu’à l’été.

LE CONCILE DE NICEE (Iznik)

Nous fêtons cette année ses 1700 ans

Il eut lieu de mai à juillet 325, sous l’égide de l’empereur Constantin.

POURQUOI UN CONCILE ?

« Concile » signifie en latin « assemblée », en grec « synode », soit « assemblée d’évêques ».

À Nicée les évêques viennent débattre des questions dogmatiques et disciplinaires dans l’église chrétienne.

Le concile de Nicée est considéré comme œcuménique, comme les 3 suivants : Constantinople en 381, Éphèse en 431, Chalcédoine en 451 et Constantinople II en 553.

Dioclétien, qui a institué la tétrarchie, (gouvernement par quatre personnes), après avoir déclenché une persécution systématique contre les chrétiens, abdique et Constantin devient empereur, après sa victoire sur Licinius. En 313 il proclame l’Édit de Milan, gage de paix pour les chrétiens ; désormais tolérés, ceux-ci peuvent pratiquer leur culte. Constantin réorganise l’empire et reste seul empereur.

Ce concile fut convoqué à la suite de certaines hérésies, et surtout de la controverse née des opinions d’Arius, face à son évêque Alexandre.

L’Église redoutait un schisme. L’empereur décida qu’il fallait trancher.

Les pères conciliaires autour de Constantin

APRÈS JÉSUS

Après la mort de Jésus les disciples ont peur et se cachent.

À la Pentecôte, rassurés, ayant reçu l’Esprit-Saint ils commencent à évangéliser : ils se rassemblent le dimanche dans les maisons des premiers participants, de plus en plus nombreux.

Ils se retrouvent pour le « repas du seigneur », partagent leurs biens, et témoignent de l’espérance pour tous. Ils discutent, parfois âprement ; ces communautés alors forment une seule Église.

Saint Paul a crée les premières communautés, il leur a donné le nom de chrétiens. Ils ont formé de très petites églises, appelées ekklesias.

Grâce à Justin de Rome (150), Irénée de Lyon (175) et Ignace d’Alexandrie (230) nous pouvons connaître l’histoire des premiers chrétiens.

L’Église naissante est structurée. Des évêques sont nommés. Ils communiquent par des lettres qui font connaître les décisions des synodes.

Ces lettres épiscopales permettent d’approfondir la foi des chrétiens et sont d’une grande importance.

L’histoire des chrétiens commence par l’acte de foi des disciples, devant le tombeau vide ; ils croient en sa résurrection et reconnaissent Jésus comme le messie annoncé dans la bible.

Nicée arrive à une période charnière, c’est une révolution après la période des persécutions, les chrétiens sont alors soutenus par l’empereur. Les conversions se multiplient, de grandes églises se construisent.

Une cathedrale en Arménie

LES HERESIES

Buste de l'empereur ConstantinLe prêtre Arius s’est opposé fermement à l’Église et a provoqué une hérésie.

Né vers 256 est mort en 336, il a été ordonné prêtre à Alexandrie vers 324.

Sa doctrine professait que :

« Dieu est unique, et non engendré, il a tout créé. Le Christ est un intermédiaire entre Dieu et le monde, il est inférieur à Dieu, mais très parfait.

« Le fils de Dieu a été créé dans le temps donc il a un commencement, il ne peut pas être éternel ni fils de Dieu. Il lui est impossible d’être de même nature que le Père. Il n’est donc pas Dieu ». 

Arius veut préserver la transcendance divine. (Il est à noter que l’Islam sera intéressé par l’arianisme).

L’empereur Constantin craint des perturbations sociales et décide de réunir un concile pour assurer la paix et l’unité du culte.

Il rend justice aux chrétiens, les biens confisqués sont rendus, il favorise l’Église pour en faire le ciment de l’empire. Il sera baptisé sur son lit de mort.

Les évêques ont à construire une unité de la foi et doivent fixer la date de Pâques. Ils décrivent la relation entre Dieu le Père et son fils Jésus-Christ fait homme : Dieu est créateur et il est incarné dans le fils engendré. Le Christ est donc Dieu et homme.

La divinité de Jésus-Christ fait partie du dogme essentiel pour tous les chrétiens.

ATHANASE

Lors du Concile de Nicée, Athanase est diacre et très jeune (297/337) et n’y participe pas, mais n’hésite pas à faire entendre son avis. Secrétaire d’Arius, il va pourtant condamner ses thèses et soutiendra son évêque Alexandre.

Toute sa vie il défendit la divinité du Christ et lutta pour la défaite de l’Arianisme. Devenu évêque en 328 il lutta contre les partisans d’Arius, mais il ne fit pas l’unanimité et fut envoyé plusieurs fois en exil.

Son œuvre théologique est considérable. C’est un homme intelligent, cultivé et intègre, il est vénéré tant par les catholiques que par les orthodoxes.

Il a été Patriarche d’Alexandrie durant 45 ans. Et comme évêque d’Alexandrie il lutta toute sa vie contre le pouvoir de l’État.

QU’APPORTA LE CONCILE DE NICÉE ?

 Le mot « consubstantiel » Homoousios, qui est devenu, dans notre Credo, « de la même nature que le Père ». le Christ est Dieu, dans la Trinité.

 On y proclame la divinité du fils, le Christ, ce qui a pris du temps car il fallait que la foi murisse pour devenir aussi spirituelle théologique et mystique.

 Jean, en 10-30, avait déjà affirmé : « Moi et mon père nous sommes un ». Ambroise de Milan avait énoncé : « Le Christ et moi nous sommes un pour qu’il n’y ait pas de séparation de puissance et de nature… nous disons donc qu’il n’y a qu’un seul Dieu, non deux ou trois ».

Le concile de Nicée nous a laissé le CREDO sous sa première forme :

« « Nous CROYONS
en un seul DIEU PÈRE tout puissant
Créateur
De tous les êtres visibles et invisibles
et en NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Le FILS DE DIEU
né du Père – Unique engendré
C’est à dire de la SUBSTANCE DU PÈRE
DIEU DE DIEU
Lumière de lumière
VRAI DIEU DE VRAI DIEU
Né – NON PAS CRÉE
D’UNE UNIQUE SUBSTANCE AVEC LE PÈRE
PAR QUI TOUT A ÉTÉ FAIT
ce qui est dans le ciel et
ce qui est sur la terre
QUI A CAUSE DE NOTRE SALUT
EST DESCENDU ET
S’EST INCARNÉ
S’EST FAIT HOMME
A SOUFFERT ET
EST RESSUSCITÉ LE TROISIÈME JOUR
EST MONTÉ AUX CIEUX
VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS
et en l’ESPRIT-SAINT »

Le credo de Nicée précise donc qui sont le Père et le Fils.

La pleine divinité du fils y est affirmée, il est de même substance que le Père. (Tous acceptent cette formule sauf Arius et deux évêques qui seront excommuniés et exilés.)

Enfin la même foi exprimée, en Orient et en Occident, avec un seul Credo et une seule Église, même si celui que nous récitons actuellement a été complété en 381 lors du concile de Constantinople.

Et surtout, c’est le fils qui nous donne l’Esprit.

Le problème de la Trinité sera vraiment réglé par le concile de Calcédoine.

Ce sont des évêques orientaux dans leur grande majorité, d’une trentaine de provinces, qui participèrent au concile de Nicée et très peu d’occidentaux. Il y eut environ 250 personnes

Informations complémentaires

Parmi les différents canons, le XXe précise :

« Étant donné que certains fléchissent le genou le dimanche et pendant les jours de la Pentecôte, le Saint Concile a jugé bon, afin que tous les usages soient gardés de la même façon dans tous les diocèses, qu’on adresse les prières au Seigneur en restant debout. »


« Un concile pose toujours plus de questions qu’il n’en résout » disait déjà saint Irénée.
Il ne règle rien, mais il enseigne la vérité.

Ce concile de Nicée est incomplet et sera complété par le concile suivant. Nous n’avons pas d’archives de ce concile mais des témoignages des participants.

Les évêques à l’époque étaient élus par le peuple. Et ce sont les empereurs qui pilotent les premiers conciles.

Les premières églises sont appelées églises-maisons ou domestiques, d’abord enracinées dans la pensée juive, elles s’hellénisent puis aboutissent à un premier humanisme chrétien, avec Clément d’Alexandrie.

Alexandrie est une grande ville, l’égale de Constantinople, elle abrite une école importante de savants, religieux et penseurs : le judo-christianisme, le gnosticisme où les mystères divins sont réservés à une élite … , le marcionisme, en sont issus aussi.

Clément d’Alexandrie, Pape et Père de l’Église, païen converti, (150/215) a un temps dirigé cette école.

Au 4e siècle les grands docteurs se consacreront à définir le Saint-Esprit. Ce qui aboutira au second concile, dit de Constantinople, qui rédigera la profession de foi de notre liturgie actuelle, « le Credo de Nicée Constantinople ».

Consubstantiel est un mot nouveau qui explique le lien du Fils au Père, ils ont ensemble une même substance. Conçu du Saint Esprit et né de la Vierge Marie, cela n’est pas dit mais sera rétabli à Constantinople.

Après le concile : évêques et prêtres ariens sont écartés et remplacés. Mais des fils de Constantin favorisent les ariens.

La plupart des peuples barbares qui se convertiront seront ariens au 5e et 6e siècle.

Exposition rendue possible grâce à la bienveillance
de la sœur Marie Ange Prudhomme et du Père Jean Bellon.

Pour aller plus loin

  • Contact

  • Homélies

  • Intentions de prière

  • Intentions de Messe

  • Certificat de baptême

Livres

Quelques livres en rapport avec la Cathédrale de Grenoble, ou avec la vie de sa communauté

  • L’abbé Gerin raconté par un paroissien

  • Le Bon curé de Grenoble

  • La Vierge Marie, fille d’Israël

  • Une étincelle de Dieu