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Homélie prononcée le 11 mai 2025
En ce 4ème dimanche de Pâques, l’Église dans le monde entier invite les chrétiens à prier pour les vocations. Bien sûr ce mot fait tout de suite penser aux vocations de prêtres ou aux vocations religieuses…Mais il y a aussi la vocation de vivre en couple dans la durée de la vie, dans le mariage. Quel que soit notre état de vie, en couple ou célibataire, vivre notre vocation chrétienne c’est choisir celui qui présidera à notre vie.
A notre baptême et notre confirmation qui en est le prolongement, nous avons choisi notre camp : celui du Bon Pasteur. Et ensuite, il y a ces moments où nous devons nous engager plus concrètement, soit en choisissant un état de vie, une fois pour toutes, soit en prenant une décision importante qui marquera un tournant dans notre histoire – et cela peut arriver plusieurs fois au cours d’une vie.
Prier pour les vocations, c’est prier pour que nous choisissions Dieu quand les événements le demandent.
Arrêtons-nous aux paroles de Jésus que St Jean nous rapporte dans l’Evangile de ce jour.
1. « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. » Mais, écouter la voix du Seigneur, est-ce bien raisonnable ? Que va-t-il me demander ? Que va-t-il vouloir me prendre ? Il y a fort à parier que la crainte ou le doute nous saisissent. Or, que nous dit l’Évangile ? Que Jésus ne demande rien : aucune exigence, aucun impératif, nul sacrifice. Jésus dit : « À ceux qui écoutent ma voix, je donne la vie éternelle, je donne la vie sans fin. ». Jésus ne demande rien, il donne. C’est bien d’ailleurs ce qu’avait souligné le pape Benoît XVI lors de sa visite en France : « Jésus ne prend rien, il donne tout ». Si on ne comprend pas cela, impossible de répondre gratuitement, impossible de parler de vocation chrétienne. Il y a un lien de cœur, une intimité entre le pasteur et les brebis. Ils partagent une écoute, un chemin, une connaissance réciproque. Intimité et proximité sont des caractéristiques essentielles de la relation du pasteur et des membres du peuple Dieu.
2. Dans un petit livre récent, le P. Jean-Marie Petit-Clerc que nous avons accueilli pour la 1ère conférence de carême fait remarquer qu’accompagner une vocation, ce n’est pas se demander ce que Dieu veut pour la personne ; c’est l’aider à ce qu’elle veut au fond d’elle-même, ce qu’elle veut véritablement. Il n’existe pas de meilleur médiateur de la volonté de Dieu que l’écoute du vrai désir qu’il a semé en nous, et que personne ne connaît si ce n’est nous-mêmes.
Discerner une vocation, accompagner dans sa mise en œuvre, c’est apprendre à la personne, jeune ou moins jeune, à se libérer du poids de ses fantasmes, de ses erreurs du moment afin de l’aider à se concentrer sur ce qui constitue son désir le plus vrai, celui qui fait avancer en profondeur. Le pape François en 2014 disait aux jeunes : « la vie n’est pas faite pour tourner, elle est faite pour avancer, et c’est cela votre défi »
3. « Je leur donne la vie éternelle ; jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main ». Les brebis participent à ce qui fait vivre le pasteur qui les garde avec lui pour les faire grandir. Le pasteur porte avec lui les personnes vers qui il est envoyé pour leur permettre d’être de plus en plus authentiquement elles-mêmes, non pour les écraser ou les emprisonner. Au contraire, il se fait leur défenseur pour les rendre libres. Et c’est bien ce qu’exprime la deuxième lecture. Malgré les persécutions, la grande épreuve, Jésus, l’Agneau de Dieu, « sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie »
4. « Mon Père qui me les a données est plus grand que tout ». Le vrai berger ne s’approprie aucun mérite, il reçoit sa mission auprès des brebis comme un cadeau du Père des Cieux, c’est lui qui les a données au Christ Pasteur. Ce don se situe dans le sillage et la continuité de l’amour prévenant de Dieu pour l’humanité qui n’hésite pas à donner son propre Fils pour le salut du monde. « Le Père et moi nous sommes UN », dit Jésus.
Ainsi, se continue l’histoire d’un salut qui rejoint non plus seulement le peuple hébreu, mais toutes les nations, même les nations païennes comme l’illustre si bien le récit de la première lecture. Aujourd’hui, le pasteur est envoyé vers toutes les catégories de personnes sans discrimination pour témoigner qu’elles sont aimées de Dieu malgré leurs manques et leurs limites et que son amour se fait miséricorde pour tous. Peu importe qu’on soit dans les clous ou pas…
Ce dimanche du Bon Pasteur ne tourne pas nos regards vers les pasteurs eux-mêmes, mais vers Celui qui est le Pasteur des pasteurs, Jésus Ressuscité toujours vivant dans nos communautés chrétiennes à travers les signes du Pain et du Vin partagés à chaque dimanche et à travers sa Parole reçue en Église.
Certains dans la communauté reçoivent la mission de rappeler ce mystère en étant des signes, des sacrements, de cette présence du Christ Tête et Pasteur. Ce sont les prêtres et les évêques qui sont donnés à l’Église pour être eux aussi des pasteurs qui ne font qu’un avec le seul et unique Pasteur : Jésus-Christ, au service de leurs frères et sœurs. Que notre prière les accompagne pour qu’ils accomplissent leur ministère avec un esprit renouvelé et les regards toujours fixés sur le Christ Pasteur. Qu’elle accompagne tout spécialement le nouveau successeur de Pierre, le pape Léon XIV qui nous est donné pour nous aider à répondre toujours plus fidèlement à notre vocation. Amen !
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