Messe de Funérailles du P. Edmond Coffin

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Homélie prononcée le 14 avril 2020

Mourir la semaine sainte, c’est un peu un rêve de prêtre ...

C’est tellement beau ; et en fait, ce n’est pas si kitch que cela ; l’enjeu de désir en est profond.

Car en fait, la question est de vivre le passage dans la mort, en étant connecté aux fêtes pascales, et par là, au mystère de la vie et de la foi.

En fait, il c’est un peu faire comme Jésus lui-même, qui est mort durant les fêtes de la Pâques juive...

Car, il y a 3 pâques : celle des hébreux, celle du Christ.... et quant à la 3ème, c’est la nôtre !

On s’y entraîne toute notre vie, à essayer de mourir à notre égoïsme, pour renaître dans un amour qui se donne et se reçoit.

Être chrétien c’est mettre sa vie dans la pâques juive : être un peuple que Dieu fait accéder à une liberté et une mission.

Être chrétien c’est mettre ses pas dans ceux de la propre Pâques du Christ, et aimer en donnant sa vie pour ceux qu’on aime, et recevoir du Père la transformation de sa propre vie.

Père Coffin, lors de la liturgie du vendredi saint, les prêtres font un geste étonnant :
une grande prostration, allongé face contre terre devant l’autel. Il s’agit de se mettre au niveau du sol, à ras de l’humanité, de la terre, dans un geste de grande humilité.

Mais c’est aussi un signe de mort, à soi ? de don de soi.

Je l’ai refait vendredi soir dernier (=Vendredi Saint), dans une église vide du peuple de Dieu. Je l’ai vécu comme chaque année avec force, me rappelant que c’est le même geste le jour de notre ordination, et qu’il indique une fois encore un des aspects du sens de notre vie de prêtre.

Ce soir-là, pendant la suite de la célébration, j’ai pensé à vous dans votre cercueil, allongé aussi, prêt pour la résurrection, après l’avoir cru, célébré, annoncé ,

Que devons nous faire ? Demandent les auditeurs de Pierre à la pentecôte alors qu’il proclame le mystère de la foi : « convertissez-vous et faites-vous baptiser ».

Que devons-nous faire ? Certains peuvent répondre comme vous, en disant : « moi, je serai un témoin, je serai un baptiseur de gens qui croiront en promesse de Dieu et demanderont le baptême ;

Je serai un serviteur de la conversion à l’Évangile et pour cela je serai prêtre ! »

« Je sais que jamais je ne serai vraiment ni complètement à la hauteur de ce que je crois, alors j’apprendrai à être humble, malgré ma mission qui fait de moi un pivot de la communauté des disciples. »

« Mais toute ma vie je serai bouleversé, parce qu’un jour, un peu comme Marie-Madeleine, un matin de printemps par exemple, j’ai reconnu la voix de Celui qui m’aime tant, et que j’ai cru en son amour. C’est dans cette reconnaissance qu’est caché le mystère de la singularité de ma vie, c’est de là que j’ai répondu en posant un cap à ma vie en forme de réponse ; c’est cela ce qu’on appelle vocation. »

Père Coffin, en France nous ne baptisons jamais 3000 personnes par jour, mais peut-être que vous en avez bien baptisé 1000 dans votre vie.

Comme le dit Jésus à Marie-Madeleine :

« Ne pleurons pas », alors, rendons grâce à Dieu pour votre vie.

Nous ne vous « retenons » pas cher père Coffin, nous vous laissons paisiblement partir vers le Père, lui que vous avez cherché et cru et rencontré.

Et pour vous, dans quelques instants, nous célébrons l’eucharistie, qui récapitule tout, de Dieu, du Christ, de la Trinité, du projet d’amour et d’alliance de Dieu avec l’humanité toute entière, ainsi que de son sauvetage (=salut).

Amen.

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