Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?

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Homélie prononcée le 29 mai 2025

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »
Il ne s’agit pas de trouver des raisons comme lorsqu’on dit, par exemple, « Pourquoi est-ce que tu fais cela ? » Le sens du « Pourquoi » n’est pas celui-là. Il y a un sous-entendu, la question est incomplète. Elle devrait se prolonger par : « au lieu de partir ».
« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel au lieu de partir ? » devrait être la question.
Le mystère de l’Ascension de Jésus ne nous tourne pas vers un ailleurs nébuleux ou imaginaire, mais vers la réalité de la vie de tous les jours et des engagements à prendre pour répondre à l’invitation d’aller « jusqu’aux extrémités de la terre » que Jésus vient de faire dans le récit des Actes des Apôtres que nous avons lu dans la première lecture. Jésus part, et c’est aux disciples de se mettre au travail. C’est à vous de prendre le relais leur dit-il, nous dit-il !
Ce temps qui commence, qu’on appelle le temps de l’Église, n’est pas un recommencement sans la présence de Jésus qui aurait disparu pour toujours. Au contraire, l’Ascension nous invite à comprendre que le départ de Jésus élevé au ciel, n’est pas celui d’une absence, mais bien plutôt d’une présence « démultipliée ».
La présence de Jésus limitée jusque-là à ceux et celles qui pouvait l’approcher physiquement, le toucher, le voir, entendre ses paroles, sera désormais une présence sans limites de frontières et d’espace.
Le Christ Ressuscité ne meurt plus, il est toujours vivant. Sa présence est accessible à tous et à toutes, à ceux et celles qui le reconnaissent dans la foi comme le Seigneur de leur vie et l’Envoyé du Père pour le salut du monde.
Cette présence intime au plus profond de chacun de nous se réalise non seulement dans la foi, mais de façon visible dans les sacrements où la présence du Christ se réalise à travers les gestes et les paroles qu’il nous a laissées. Dans chaque sacrement, il y une présence réelle et particulière du Christ, car c’est lui qui agit. C’est ce que nous dit la constitution sur la liturgie du concile Vatican II (SC 7). Ainsi quand le ministre du Baptême procède au baptême de quelqu’un, il dit « Je te baptise » et il verse l’eau. Mais, ce n’est pas lui qui baptise, c’est Jésus qui le fait par lui. Ainsi du sacrement de la Réconciliation, de l’Eucharistie etc.
Le départ de Jésus le jour de l’Ascension - qui est présenté comme ayant eu lieu le soir de Pâques dans l’évangile et quarante jours après Pâques dans la première lecture – transmet le même message dans les deux récits : Jésus s’est élevé au ciel mais il reste présent à ses disciples et tous ceux et celles qui, à leur suite, croirons en lui. Est-ce qu’il n’y a pas eu quelque chose de cette présence dans le choix du nouveau successeur de Pierre, le pape Léon ?
Ce mystère de l’Ascension ne nous éloigne pas de la réalité humaine où nous vivons, ne nous amène pas dans un monde virtuel, mais il nous renvoie sur la terre. Il actualise le mystère de l’Incarnation du Verbe, Dieu avec nous.
C’est d’ailleurs le sens de toute l’histoire de la relation d’amour de Dieu avec l’humanité que la Bible nous raconte. La lettre aux Hébreux, dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture nous en donne une belle illustration lorsqu’elle relate comment les patriarches et les prophètes ont reconnu la présence de Dieu dans l’histoire du peuple d’Israël. Abraham a vécu le premier l’Alliance avec lui, puis Moïse dont Dieu s’est servi pour libérer son peuple d’Égypte, puis ensuite les prophètes jusqu’à Jean-Baptiste et Jésus le grand prêtre d’une alliance nouvelle offerte à toutes les nations, le grand prêtre par excellence, « celui qui est établi sur la maison de Dieu ».
Le Dieu d’Abraham, de Moïse, de Jean-Baptiste et de Jésus, notre Dieu, n’est pas un Dieu perdu dans les nuages, « dans son immense palais de silence » comme l’imaginait Gilbert Bécaud dans sa chanson « Je t’appartiens ». Non, Il s’appelle « Emmanuel » ce qui veut dire « Dieu-avec-nous ».
Finalement, le message à retenir pourrait être : Je m’en vais, mais je ne pars pas. C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés… « Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem… et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Préparons-nous à accueillir ce don de l’Esprit que nous célébrerons dans 10 jours. D’ici là, prenons la peine de reconnaître la présence de Jésus dans nos vies en donnant un peu de notre temps pour le rencontrer dans la prière, dans l’adoration, en lisant la Bible, en récitant le chapelet, mais aussi dans les gestes de partage qui reconnaissent cette présence dans les frères et sœurs qui nous entourent ou qui sont dans le besoin : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi
N’oublions pas la fin du passage de la Lettre aux Hébreux que nous avons lu : « Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. » Oui Jésus ne nous abandonne pas ; il nous envoie témoigner de lui ; Depuis 2000 ans le relais a été pris avec des hauts et des bas. Aujourd’hui encore, Jésus est attendu…Ne baissons pas les bras, mais vivons vraiment de son Esprit, soyons des témoins authentiques !
Amen !

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