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Homélie prononcée le 3 août 2025
En plein milieu des vacances d’été, la Parole de Dieu ne nous laisse pas dans une douce somnolence : elle nous invite à réfléchir sur les biens matériels, ces biens dont nous avons besoin pour assurer notre quotidien.
Le Seigneur ne nous invite pas à rechercher et à vivre dans la misère. Il ne nous invite pas non plus à être imprévoyant. Il ne dénonce pas le fait de se préoccuper de sa retraite, pas plus qu’il ne dénonce les programmes sociaux que nos sociétés ont mis en place au fil des ans. Mais Jésus nous invite à fuir les attachements qui écrasent et détruisent, à ne pas devenir esclave des biens matériels. « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède » nous dit-il. L’apôtre Paul, dans sa lettre aux Colossiens, invite à renoncer « à la soif de posséder qui est une idolâtrie » Et comme en écho, dans une de ses homélies, le pape François affirmait que “la cupidité est une idolâtrie.” Il nous recommandait de la combattre en cultivant la capacité de partager, de donner et de se donner aux autres.
Revenons à l’Evangile : Un homme vient demander à Jésus de se faire l’arbitre dans ses problèmes d’héritage. Jésus, un peu agacé, refuse d’être juge dans cette affaire. Ce n’est pour régler des problèmes de succession que Jésus a été envoyé partager notre humanité. Jésus ne veut pas être considéré comme si son ascendant spirituel lui conférait un droit de regard sur toute affaire. Certes, tout au long des Evangiles, Jésus accepte d’être appelé « maître », mais il prend de la distance par rapport à la fascination que son ascendant spirituel peut susciter. Jésus détient la véritable autorité, celle qui refuse de s’imposer. Mais Jésus profite de cette demande d’arbitrer un héritage pour nous rappeler qu’il y a des richesses que nous n’emporterons pas le jour où nous passerons par la mort. Et Jésus illustre son message avec la parabole de cet homme qui a eu la chance d’avoir eu une bonne récolte. Il veut la conserver car cette abondance de bien va lui assurer l’abondance des jours, pense-t-il.
A travers cette parabole, Jésus nous invite à nous questionner pour identifier si le goût d’amasser ne devient pas trop important dans notre vie, si nous savons garder et mettre les choses à la bonne place, si nous pensons à notre vie dans toutes ses dimensions : physique, humaine, sociale, professionnelle, mais aussi spirituelle.
En particulier, pensons-nous à notre rencontre avec Dieu ? Pour Jésus, pas de doute, cette rencontre avec Dieu est première. Tout le reste passe au second plan. Devant le dénuement final que nous connaîtrons tous devant la mort, il n’y a plus de distinctions qui tiennent et les possessions ne vont pas changer quoi que ce soit. Comme le dit Pagnol, les linceuls n’ont pas de poches ! ou comme on dit aussi : on n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard.
Aujourd’hui, Jésus nous invite à regarder devant nous, en nous rappelant ce passage par la mort qui nous attend un jour ou l’autre. Il ne sert à rien de se le cacher en se barricadant dans des possessions que nous devrons tous, un jour ou l’autre, quitter. « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » « Vanité des vanités, vanité des vanités, tout est vanité ! » de la première lecture dans le livre de Qohèleth dit la même chose.
L’histoire que Jésus raconte aujourd’hui est une façon de nous sensibiliser à ce qu’il a souvent répété. « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît » (Luc 12, 31). Cela nous invite à une vraie liberté, une liberté la plus complète possible vis-à-vis de tout ce qui est possession matérielle, monétaire, intellectuelle, économique et politique. Ce qui compte c’est l’amour que nous aurons mis dans notre vie, c’est tout ce tissu de relations que nous aurons tissé, c’est le souci de se faire proche de ceux et celles qui ont besoin de notre aide. Ce qui compte, c’est la façon dont nous aurons utilisé nos richesses, et qui que nous soyons, nous sommes tous riches de quelque chose. Jésus nous indique ainsi comment remplir nos greniers et nous enrichir de Dieu.
Le chrétien ne doit pas se laisser balader par tous les courants qui agitent la société. Le chrétien sait en qui il a mis sa confiance. C’est Jésus ressuscité qui est son modèle et qui anime sa vie. « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut » dit saint Paul dans la deuxième lecture.
Seigneur, merci pour ta Parole, parole de Sagesse et de Vie.
Donne nous d’accueillir toute notre vie, nos activités, notre travail, nos relations, nos richesses, comme des dons venant de Toi, Dieu créateur.
Que cette vie et ce temps offerts ne soient pas un trésor pour nous même, mais plutôt la richesse de ta présence dans nos vies. Oui, apprends-nous la vraie mesure de nos jours, que nos cœurs pénètrent ta sagesse, comme le dit si bien le psaume choisi pour ce dimanche. Amen !
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