Apprenez de moi, qui suis doux et humble de coeur !

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Homélie prononcée le 9 juillet 2023

En quoi les textes que nous venons d’entendre ce matin peuvent-ils nous nourrir,nous faire vivre et nous inspirer aujourd’hui ? Quelques pistes sans prétentions alors que le temps des vacances commence :
La première partie du texte de l’évangile d’aujourd’hui nous présente un message clair et simple.
Jésus simplifie et oppose les sages et les savants aux petits et aux humbles. Sa position est claire. Ses disciples seront des gens simples, humbles, capables de recevoir, d’accueillir. Ils ne se réfugieront pas dans leurs capacités personnelles, ni ne se poseront au-dessus de leurs frères et sœurs. Ils se feront petits comme Lui le fait.
L’image que donne le prophète Zacharie dans la première lecture l’exprime avec bonheur. Notre Dieu est un Dieu humble qui vient monté sur un âne. Il ne s’impose pas par la force ni par les connaissances. Il en va ainsi pour nous qui voulons être ses disciples.
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». C’est en entrant dans une attitude de disponibilité humble que la porte de notre cœur s’ouvre. Jésus, le Fils bien-aimé du Père, peut nous faire entrer à sa suite dans le Cœur de Dieu car « personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Cette « révélation » sur les petits ne veut pas dire qu’il faut rejeter la réflexion et les connaissances humaines. Certainement pas ! L’opposition que Jésus fait veut simplement nous indiquer où se trouvent les « vrais sages » et les « vrais savants ». Ce sont les personnes qui savent reconnaître leurs limites devant Dieu, qui se sentent tout-petits devant le mystère de Dieu. On raconte qu’à la fin de sa vie, saint Thomas d’Aquin, qui avait enseigné la théologie et écrit de nombreux livres, le savant de son temps, disait que tous ces cours et tous ces écrits n’étaient rien à côté de sa rencontre personnelle et mystique avec Dieu : « Tout ce que j’ai écrit n’est que paille à côté de ce qui m’a été révélé ».
Poursuivons la lecture du texte de l’évangile. Sa deuxième partie est elle aussi source de vie car elle apporte un message pour nos existences si agitées parfois.
Jésus par une image bien connue de ceux et celles qui l’écoutent leur fait comprendre qu’ils peuvent toujours compter sur Lui, qu’Il se propose de porter leurs fardeaux avec eux.
L’image choisie est celle d’un joug. Ce mot est employé le plus souvent de nos jours dans un sens figuré. Il exprime l’autorité qui écrase ou encore les problèmes qui pèsent lourd. « on est sous le joug de quelqu’un, d’un dictateur par exemple ». Mais ce mot, dans son sens strict, nous réfère à une pièce de bois qui unit deux bœufs pour tirer une charrue ou une charge. Les deux animaux ainsi s’entraident dans leur action.
C’est cette image que Jésus a à l’esprit lorsqu’il dit « Prenez sur vous mon joug… Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». Si Jésus nous demande de prendre son joug, c’est pour nous faire comprendre qu’il veut porter avec nous ce fardeau qui nous accable, celui de la souffrance, de la maladie, de la solitude, de la fatigue.
Les disciples de Jésus ne sont pas prisonniers d’obligations qui écrasent, mais au contraire ils sont invités à comprendre que le Père envoie Jésus nous révéler qu’il est un Dieu d’amour, que son nom est « amour », qu’il nous propose son aide. Ainsi les peines, les problèmes, les fardeaux ne disparaissent pas complètement de la vie, mais ceux-ci n’ont pas le même poids qu’ils auraient si nous n’avions pas cette assurance que l’amour de Dieu est là toujours présent « au cœur de nos vies » comme le dit le chant bien connu : « Tu es là au cœur de nos vies Et c’est toi qui nous fait vivre ».
Le mystère de cette présence de Dieu « au cœur de nos vies » est rendu possible parce que nous avons reçu l’Esprit, comme le rappelle saint Paul aux chrétiens de Rome. Dans ce beau chapitre 8 de la Lettre aux Romains dont on a lu un extrait, saint Paul rappelle aux chrétiens de Rome, avec sa verve habituelle, qu’ils ne vivent plus sous l’emprise de leurs passions comme avant leur baptême, « selon la chair » dit-il, mais sous l’emprise de l’Esprit puisque l’Esprit de Dieu habite en eux. Il les invite à vivre « selon l’Esprit ».
Saint Paul insiste pour montrer que cette vie dans l’Esprit détruit ce qui rétrécit et rapetisse notre cœur. Elle ouvre notre cœur, le rend accueillant aux autres, Et surtout elle fait ressortir ce qu’il y a de beau et de bon et nous éloigne ainsi des « désordres de l’homme pécheur ».
En nous rassemblant ce matin, nous sommes venus à Jésus. C’est lui qui nous accueille pour ranimer notre foi, notre espérance et notre amour. Lui seul a “les paroles de la Vie Éternelle”. Que son Esprit soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour en être les témoins fidèles auprès de tous ceux qu’il mettra sur notre route.
En terminant je vous propose cette prière :
Père, nous qui peinons sous le poids du fardeau, sous le poids du péché, nous venons vers toi. Nous voulons te dire, dans l’espérance des petits et des humbles, que nous sommes sûrs de ta tendresse et de ton amour pour nous. Ouvre nos yeux sur ceux et celles qui nous entourent, ceux et celles qui sont proches ou qui sont loin. Que l’Esprit de Jésus nous aide à ne pas les juger, à les aimer et à les voir comme toi tu les aimes et les vois. Que cette Eucharistie, Seigneur, nous fasse trouver la paix, la sérénité et le repos. « Tu es là au cœur de nos vies… Et c’est toi qui nous fait vivre ».
Amen !

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