Homélie de la Vigile Pascale

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Homélie prononcée le 8 avril 2023

Toutes les lectures bibliques proposées par la liturgie pour cette veillée pascale veulent nous montrer que Dieu n’a jamais cessé d’être présent à son peuple, qu’il ne s’est jamais lassé de nous faire signe pour que nous choisissions la vie.

Il est celui qui crée le monde avec amour et par amour. Il crée un monde pour l’homme. C’est un monde où le péché n’est pas présent. L’homme est la créature chérie de Dieu, son chef d’œuvre. Après que l’homme ait voulu se faire Dieu, qu’il ait voulu s’affranchir de lui, Dieu ne l’abandonne pas. Il est celui qui voit la misère de son peuple et qui va le sauver, le libérer de l’esclavage en Egypte. Grâce à Moïse, ce peuple entrera dans l’alliance proposée par Dieu, une alliance à laquelle il ne sera pas fidèle. Malgré les infidélités de son peuple, Dieu, lui, reste fidèle à son alliance. Et il envoie des prophètes pour le lui dire. Au cours des périodes sombres de son histoire, ces derniers sont intervenus pour appeler le peuple à la conversion : « Revenez à moi de tout votre cœur… »

Le monde a beaucoup changé depuis Moïse et les prophètes, mais Dieu reste le même. Il est le Dieu de l’alliance, celui qui continue à aimer son peuple d’un amour passionné. Avec lui, le mal et la mort ne peuvent avoir le dernier mot.

C’est cette bonne nouvelle qui nous est rapportée dans l’Evangile de Matthieu. D’ailleurs, nous savons tous et toutes que le mot Evangile veut dire Bonne Nouvelle. Matthieu nous parle des femmes qui sont venues au tombeau de grand matin. Ce sont les mêmes qui avaient suivi Jésus jusqu’au pied de la croix. Et qui avaient été témoins de son ensevelissement dans le tombeau neuf que Joseph d’Arimathie s’était fait creuser. Elles ont été plus courageuses que les hommes. Les apôtres, eux, se sont cachés car ils avaient peur d’être recherchés et arrêtés par les juifs.

Mais rien ne se passe comme elles l’avaient prévu. Quand elles arrivent pour regarder le sépulcre, pour dire par leur présence leur lien avec celui dont le corps avait été déposé dans ce tombeau 3 jours plus tôt, la pierre est roulée et le messager de Dieu leur dit que si elles veulent trouver Jésus, ce n’est pas dans un cimetière qu’il faut le chercher. Il est sorti de son tombeau ; il est vivant et c’est en Galilée qu’on pourra le rencontrer. Cette bonne nouvelle, il faut l’annoncer à tous, et en premier aux disciples.

Et cette bonne nouvelle a été transmise de génération en génération. C’est à nous maintenant de prendre le relais pour qu’elle continue à être annoncée aux 4 coins du monde ; la Galilée s’est agrandie aux dimensions du monde !

Dans certains pays, les chrétiens le font au péril de leur vie. … Aujourd’hui, nous sommes envoyés pour être témoins et messagers de Jésus ressuscité auprès de nos compatriotes. Notre mission est de dire et de témoigner. Mais le travail principal, c’est Dieu qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. N’est-ce pas ce qui s’est passé pour vous Stéphane et Judith ?

Et l’annonce de la résurrection du Christ est inséparable de la proposition du baptême…N’est-ce pas le Christ crucifié et ressuscité qui dit à ses disciples : Allez, de toutes les nations faites des disciples, enseignez-les et baptisez-les au nom du P, du F et du SE ? car il s’agit bien de proposer à tout être humain de vivre une relation forte et vivante avec Dieu lui-même…unis à lui, comme nous l’a rappelé l’apôtre Paul. Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, vous vivrons aussi avec lui. Le baptême illustre ce passage de la mort à la vie. Par 3 fois, nous sommes plongés dans l’eau de la mort pour ressusciter vivant.

Stéphane et Judith, la communauté rassemblée se réjouit d’être ce soir le témoin de cet évènement fondateur de votre vie. Vous allez renaître en Christ. Notre évêque rappelait aux prêtres et aux diacres rassemblés mardi dans cette cathédrale que le baptême est le jour le plus important de notre vie, pour les prêtres ou diacres comme pour les laïcs. Ce n’est pas l’ordination, pas la consécration comme évêque !… Nous devrions tous et toutes connaître notre date de baptême aussi bien que notre date de naissance ! Et nous qui vous entourons, que votre baptême réveille notre foi…qu’elle nous redise que nous sommes un peuple en marche, habité par une espérance qui ne s’éteindra pas. Stéphane et Judith, votre baptême vous appelle, à, votre tour, à témoigner du Christ ressuscité. Evangéliser, c’est témoigner de la vie du Christ, une vie que tout homme peut accueillir. Ceci n’est pas d’abord affaire de connaissances ou de pratiques ; c’est une affaire de cœur. C’est apprendre à vivre dans et de son Esprit. Judith et Stéphane, puisse la joie d’être témoins de votre baptême nous aider à raviver et approfondir le nôtre afin que nous puissions affirmer en vérité :
Christ est ressuscité. IL est vraiment ressuscité ! Alléluia !