La femme hémoroise et la fille de Jaïre

Vous êtes ici : Accueil > Homélies > 2024 > La femme hémoroise et la fille de Jaïre

Homélie prononcée le 30 juin 2024

Si ces deux scènes que nous rapporte Marc avaient été filmées avec un smart phone, elles feraient probablement le buzz sur les réseaux sociaux… Mais au-delà du caractère spectaculaire de ces deux guérisons, il y a un message. Dans son évangile, Marc s’adresse aux premiers chrétiens, il leur raconte la vie de Jésus car il désire leur montrer que le Jésus que les apôtres ont connu, qu’ils ont côtoyé, avec qui ils ont mangé, est non seulement un bon prédicateur, mais aussi quelqu’un qui répand et donne la vie autour de lui comme Dieu le fait depuis toujours. Pour illustrer cela, Marc nous raconte deux épisodes avec des gens en chair et en os : Jésus, une femme découragée et un père éploré…et comment ne le serait-on pas !
Jésus d’abord : Il est ici en plein ministère. Il revient d’une région qui se trouve aujourd’hui en Jordanie et Il retrouve sa région familière de ce côté-ci du lac, en Israël, pas loin de Capharnaüm. Son ministère qui dure depuis quelque temps commence à porter du fruit. Il attire de plus en plus de monde. Jésus enseigne, mais également il montre par ses gestes, ses miracles, qu’il a une relation particulière avec Dieu. C’est ce qu’il fait ici avec ce père éploré et sa fille et cette femme découragée.
Le père éploré : c’est un chef religieux, il s’occupe de la synagogue, le lieu où les Juifs vont prier. Il est aussi un bon père de famille. Il ne sait plus quoi faire pour sa fille qui parait sur le point de mourir. Alors, il se tourne vers Jésus. Avec une totale confiance, Il le supplie de venir la guérir.
La femme découragée : elle souffre dans son corps depuis 12 ans. Elle a tout essayé pour soulager son mal. Rien n’y fait, elle n’en peut plus de se faire balader de médecins en médecins, de charlatans en charlatans. Elle a entendu parler de Jésus et elle se dit « si jamais, je peux lui parler ou même seulement toucher son vêtement peut-être que ce sera la fin de mon épreuve » car elle perçoit que Jésus n’est pas comme le commun des mortels. Elle se glisse dans la foule en forçant son chemin jusqu’à Jésus dont elle touche le vêtement.
Regardons maintenant ce qui se passe. Avec le chef de la synagogue, Jésus répond à la demande qu’il lui a faite. Il va chez lui. Après l’annonce de la mort de la jeune fille, avec Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques, Il arrive à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent, c’est bien normal de pleurer…Et pourtant, Il dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort ». Mettant tout le monde dehors, c’est-à-dire repoussant la mort, il prend la main de la jeune fille. Elle se lève. Elle revient à la vie à la surprise de tous.
Dans le cas de la femme, Jésus, se sent touché par quelqu’un, et souhaite savoir qui c’est. Une question qui n’a pas de réponse vu le monde qui est là autour de Jésus. Pourtant Jésus sait que quelque chose s’est passé. Et cette femme malade lui exprime sa foi, sa foi en celui par qui Dieu répand la vie. Et il lui dit « Ma fille, ta foi t’a sauvée ». Et elle est guérie.
Ces deux faits sont rapportés par saint Marc parce qu’il veut qu’on retienne que Jésus en répondant aux demandes de ces deux personnes, par ces deux miracles, se présente comme l’Envoyé de Dieu, Dispensateur de la vie. Il est celui qui vient de Dieu pour donner la vie dans le monde.
La souffrance, la maladie, la mort, interrogent nos représentations de Dieu. Et cette interrogation traverse les Écritures. La première lecture tirée du Livre de la Sagesse, attribué à Salomon et écrit deux cent ans avant Jésus, le disait déjà : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie ».
Le message de ces deux guérisons est clair : Dieu n’est pas du côté de la mort et du mal. Il est pour la vie. À travers Jésus, Dieu se manifeste et répand la vie à ceux et celles qui mettent lui leur confiance. C’est le cas de Jaïre, le père de la jeune fille, et de la femme malade. Ils sont pour nous des modèles de foi, de confiance.
Lorsque Jésus répond à la demande de Jaïre de venir chez lui pour visiter sa fille qui est au plus mal, il l’invite à un acte de foi totale. « Jésus dit au chef de synagogue : Ne crains pas, crois seulement ». Quant à la femme, Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal ». Dans les deux cas, c’est la foi qui précède la guérison, la foi qui permet à Dieu de se manifester à travers Jésus comme le Dispensateur de la vie. C’est le message de ce dimanche !
Nous sommes invités à croire que la vie triomphe de la mort, à être des hommes et des femmes qui ne se laissent jamais écraser, des hommes et des femmes qui mettent leur confiance en Celui qui est le Dispensateur de la vie et qui ainsi luttent et œuvrent de différentes façons pour que les forces de vie triomphent sur les forces de mort dans le monde, dans nos familles, autour de nous et en nous.
Un dernier point : Il y a dans cet Évangile une parole de Jésus qui peut passer inaperçue : « Il leur dit de la faire manger ». Oui, bien sûr, la fille de Jaïre a besoin de reprendre des forces. Nous aussi, mais pas seulement des forces physiques, mais aussi des forces spirituelles Le Seigneur est venu nous “ressusciter” dans la foi. Il veut nous remettre debout. Mais si nous voulons vivre de sa vie, nous devons nous nourrir de sa Parole et des sacrements. Et c’est bien cette démarche que vous faites aujourd’hui, Héloïse et Carmelo. Si nous ne le faisons pas, la faiblesse reprendra le dessus et nous retomberons. La foi, ça s’entretient ! Elle n’est pas donnée une fois pour toute. Et la participation à l’eucharistie (la messe) célébrée en communauté nous permets de nourrir notre foi, d’exprimer notre communion avec le Christ.
Les vacances se profilent…Ne mettons pas Dieu en vacances ! Que cet été dans lequel nous entrons soit pour chacun de nous l’occasion de rendre grâces à Dieu pour le don de la vie qui se manifeste en nous, dans nos enfants, dans nos activités de toutes sortes. N’oublions pas de recharger nos batteries au soleil de Dieu, le Dieu de la vie !

Pour aller plus loin

  • Contact

  • Homélies

  • Intentions de prière

  • Intentions de Messe

  • Certificat de baptême

Livres

Quelques livres en rapport avec la Cathédrale de Grenoble, ou avec la vie de sa communauté

  • L’abbé Gerin raconté par un paroissien

  • Le Bon curé de Grenoble

  • La Vierge Marie, fille d’Israël

  • Une étincelle de Dieu