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Homélie prononcée le 26 novembre 2024
Ce dimanche est marqué par la solennité du Christ-Roi de l’Univers. C’est le dernier dimanche de l’année liturgique. Dimanche prochain, nous commencerons une nouvelle année liturgique avec le temps de l’Avent, qui nous invite à préparer la venue de Dieu dans notre humanité, dans l’humilité d’un bébé fragile né dans la dépendance d’une auberge à l’occasion d’un déplacement, pas dans le faste d’une cour royale.
Pourtant, dans les livres de la Bible, l’Ecriture, Dieu est fréquemment présenté comme un roi. Affronté à des nations gouvernées par des rois très puissants, le peuple juif s’est doté d’un roi pour être comme tous les autres peuples malgré la réticence de Dieu qui essaie de lui dire qu’avoir un roi n’est pas la solution pour résister aux nations environnantes. Mais même si ce n’est qu’imparfaitement, les juifs ont foi en un Dieu qui est Roi au-dessus de tous les rois. C’est ce roi différent des rois de la terre que voit le prophète Daniel et qu’il présente dans son style apocalyptique. Dans les Evangiles, le thème de la royauté est très présent avec de multiples mentions du mot royaume ou règne (de Dieu ou des cieux). Jésus est présenté comme le Christ, celui qui a reçu l’onction royale, l’oint, le fils du roi David. David, un roi emblématique pour je peuple juif, choisi alors qu’il est le dernier d’une fratrie, un berger ; c’est sur lui que Samuel verse l’huile de l’onction. On attend de Jésus qu’il restaure la royauté en Israël. Car son pouvoir s’exerce sur tout et sur tous. Il est l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin de toute chose. C’est ainsi, en majesté, qu’il est souvent représenté dans les églises antiques.
Mais, il ne faut pas se tromper de majesté, de royauté : La royauté de Jésus nous propulse sur un autre registre que celui des royautés humaines que nous connaissons bien comme celles des maisons royales d’Occident dont la famille royale britannique est un des exemples les plus connus ou encore comme celle des princes orientaux comme les émirs arabes ou les rois du Cambodge. En effet, Jésus explique sa réponse à Pilate en disant : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
« Ma royauté n’est pas d’ici. » Voilà le mystère.
Et les textes proposés aujourd’hui nous permettent d’entrer dans ce qu’on pourrait appeler le mystère de la royauté de Jésus. Le mystère, au sens chrétien du terme c’est quelque chose dont nous ne ferons jamais complètement le tour, que nous ne comprendrons jamais pleinement sur cette terre. Notons que Jésus ne récuse pas sa royauté lorsqu’il répond à Pilate : « C’est toi-même qui dis que je suis roi ». Mais Jésus et Pilate ne sont pas sur le même registre. Comment Pilate peut-il voir un roi dans cet homme en lambeau devant lui ? Il se moque de lui…Et Jésus laisse Pilate à ses perceptions :
Si le Christ est roi au-dessus de tous les rois, sa royauté n’a rien à voir avec les royautés politiques. Comme Jésus le dit clairement à Pilate, son Royaume n’est pas de ce monde. « A travers toute la vie et la prédication de Jésus est attesté le fait que la puissance de Dieu s’exerce par faiblesse et non par puissance. Etre maître et Seigneur, c’est se faire serviteur dit Jésus.
Sortons de notre tête cette image d’un Dieu tyran ou d’un Dieu magicien qui fait la pluie et le beau temps en claquant des doigts, qui décide chaque matin si nous allons nous faire la guerre ou être gentils entre nous, alors que si on se fait la guerre, si on se fait du mal, c’est que nous ne nous mettons pas à l’écoute de sa Parole qui veut nous libérer de nos désirs de puissance, de nos pulsions de mort. Jésus ne s’impose pas par la force. Il n’a pas de gardes du corps. Sa seule force est la faiblesse de l’amour désarmé.
Dans l’Evangile qui a été proclamé, la réponse de Jésus à Pilate ne correspond pas à nos attentes. « Il est venu rendre témoignage à la vérité », dit-il. J’ai lu que le mot « vérité » utilisé en grec est la traduction d’un mot araméen, la langue de Jésus, une langue concrète qui exprime ce qui est stable, ce sur quoi on peut s’appuyer, c’est ce mot qui a donné naissance au mot Amen. Dans la Bible, le Dieu vrai est celui dont la parole est fiable, qui ne change pas. C’est à ce Dieu que Jésus est venu rendre témoignage, lui qui est le chemin, la vérité et la vie. Il est celui qui manifeste l’alliance d’amour inébranlable de Dieu pour l’humanité, cette vérité qui fonde nos vie. Jésus paye de sa vie l’obéissance à la Parole dont il est à la fois et le contenu et le porteur, lui le Verbe de Dieu. Et c’est notre rapport à la vérité qui en est modifié : « Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix » dit Jésus. Souvent nous croyons posséder la vérité en la confisquant, alors qu’il s’agit de se mettre à son écoute et de chercher à y être et à y rester fidèle. Appartenir à la vérité n’est donc pas évident, ça peut être couteux pour notre égo car accueillir la vérité de la vie de Dieu dans le quotidien de nos existences humaines fait entrer inévitablement dans un processus de changement, de conversion.
Cette fête du Christ Roi de l’Univers nous invite à proclamer ce mystère de la Royauté du Christ. Il s’agit d’un mystère qui met les choses à leur place, qui affiche la suprématie du Christ sur tous les êtres comme saint Paul l’a répété souvent, comme dans la lettre aux habitants de la ville de Colosse : « Il est l’image du Dieu invisible, écrit-il, le premier-né, avant toute créature : en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui ». Saint Paul affirme ainsi la puissance, la domination, la gloire du Christ. Nous les célébrons à la messe en chantant le Gloire à Dieu.
Alors ne nous trompons pas sur ce roi que nous fêtons aujourd’hui, lui qui nous dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi en paradis »
Regardons Jésus couronné d’épines jusqu’à ce que la Vérité pénètre l’intime de notre cœur.
Regardons Jésus, l’Amen, le roi de l’univers, lui en qui tout est accompli de la révélation de Dieu.
Laissons-nous travailler par la vérité du Christ pour lui être fidèle chaque jour.
Vendredi nous fêtions Ste Cécile, la patronne des musiciens et aussi des chanteurs.
Cécile était une noble dame de Rome qui, avec son mari Valérien et le frère de celui-ci, Tiburce, subit le martyre en 230 sous l’empereur Alexandre Sévère. Elle fut inhumée dans les catacombes St Calixte. Bien sûr, la légende est venue embellir le récit de sa vie. Cette légende dit que durant son mariage, alors que les musiciens jouaient de leur instrument, elle chanta un hymne à la gloire de Dieu dans son cœur. Il est dit aussi qu’allant au martyre, elle entendit une musique céleste. Ces éléments en feront la patronne du chant sacré et des musiciens, des luthiers et des autres fabricants d’instruments de musique. Cécile est l’un des martyrs des débuts de l’Église les plus vénérés, Son nom figure dans la prière de la messe depuis l’an 461. Et sa fête est fixée au 22 novembre. C’était il y a 2 jours !
Honorer Cécile, c’est chanter, c’est jouer d’un instrument, mais c’est aussi et surtout, apprendre d’elle. Cécile a écouté la Parole de Dieu pour accueillir sa vérité. Nous aussi laissons-nous travailler par la vérité du Christ pour lui être fidèle chaque jour.
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