Sainte Marie, Mère de Dieu

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Homélie prononcée le 1er janvier 2024

Les bergers de Bethléem sont pour nous un bel exemple de la manière de commencer la nouvelle année. C’est sur eux que s’est posé le regard du Seigneur, même si certainement, ils n’étaient pas « dans les clous » de la religion officielle. Leur nuit s’est remplie de lumière, leur vie a trouvé un sens et leurs pas une direction. Ces humbles bergers sont devenus « les premiers chrétiens ». Ils ont écouté les paroles de l’ange. Ils sont allés là où il leur était demandé d’aller, et ils ont vu l’enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Et, magnifique conclusion de cette démarche : « Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » On pourrait dire que l’année d’un chrétien est contenue toute entière dans cette scène. La liturgie de l’Eglise l’a choisie au commencement de cette nouvelle année pour illuminer nos pas de chaque jour. Comme les bergers nous sommes invités à devenir des disciples missionnaires… Un mot utilisé par le pape François dans « La Joie de l’Evangile » écrit il y a déjà plus de 10 ans, un mot qui peut nous faire peur (Suis-je vraiment à la hauteur ?)… Mais ce n’est pas plus difficile pour nous que pour les bergers qui n’étaient pas des intellos ou des forts en math.
Quand les bergers arrivèrent à la grotte, on peut penser que Marie leur a parlé de l’enfant qu’ils étaient venus visiter et, sans elle, ils n’auraient probablement pas pu comprendre un peu du mystère qu’ils avaient sous les yeux. C’est Marie que la liturgie nous invite à regarder aujourd’hui. Mais Marie n’est pas seule. Elle tient dans ses bras Jésus pour le présenter aux bergers, aux disciples de tous les temps, à nous aujourd’hui. Cette image de Marie qui tient Jésus dans ses bras est une des représentations les plus familières du mystère de l’incarnation, en particulier dans la tradition de l’Orient. En Orient, il n’y a jamais une image de Marie sans Jésus, car sans Jésus il n’y aurait pas Marie. C’est ce fils qui lui donne sa raison d’être et la mission de Marie est de lui donner naissance et de le montrer au monde. Cette icône de Marie, Mère de Jésus, c’est aussi l’icône de l’Église, c’est l’icône de tout chrétien, appelé à porter dans ses bras le Seigneur et à le montrer au monde.
Ainsi, à la manière des bergers qui, après avoir vu, s’en sont allés en glorifiant et louant Dieu, nous sommes invités à entrer dans l’année nouvelle avec le même enthousiasme et le même élan qu’eux. Comme ce serait bien si on pouvait dire de nous, chrétiens, ce que l’évangéliste a dit à propos des bergers : « Et tout le monde s’étonnait de ce qu’ils racontaient. » Nous sommes probablement un peu tétanisés pour communiquer aux hommes et aux femmes de ce temps la joie de la rencontre de cet enfant. Il ne faut pas que nous ayons peur et que nous donnions raison au pessimisme ambiant. Nous sommes appelés à communiquer le mystère que nous célébrons en ce temps de Noël ; un mystère qui a changé le cours de l’histoire. Ce qui a changé, l’apôtre Paul le rappelle dans sa lettre aux Galates : « Dieu a envoyé son Fils. Il est né d’une femme. » Par la maternité de Marie, nous devenons des fils de Dieu, appelés à écouter et à servir le Seigneur, comme l’ont fait Marie, Joseph et les bergers. Au commencement de cette année redécouvrons l’inattendu et la joie de pouvoir dire à Dieu : « Abba ! Père ! », et invoquons le pour qu’il nous comble de sa bénédiction et nous donne la paix.
C’est une tradition bien ancrée depuis le 1er janvier 1968, avec le pape Paul VI, que, le premier jour de l’année calendaire, l’Église se réunit en prière pour demander la paix. Le contexte d’aujourd’hui est probablement au moins aussi dramatique et chargé de violence que celui des années soixante : la guerre en Ukraine qui va sur sa 3ème année, la violence extrême dans la bande de Gaza et qui peut s’étendre aux pays voisins, les autres conflits dans le monde qui sont passés au 2nd plan et qu’on risque d’oublier, les éruptions de violences dans différents pays dont le nôtre, les conditions de vie dans certains pays qui obligent leurs habitants à prendre des risques énormes pour les quitter dans l’espoir de pouvoir vivre plus dignement ailleurs.
Cette année, le Pape François change de registre…Il souligne les contributions positives de la science et de la technologie pour le progrès humain, tout en mettant en garde contre les risques potentiels posés par les progrès de l’intelligence artificielle (IA). Il aborde différentes dimensions éthiques de l’IA, notamment les préoccupations liées à la vie privée, aux préjugés et à l’impact sur la dignité humaine. Le message insiste sur les risques potentiels dans des domaines tels que la désinformation, le contrôle social, l’éducation,
L’IA, un outil performant, mais qui sera ce que les hommes en feront… En nous rappelant que la véritable humanité se mesure à la manière dont nous traitons les plus petits d’entre nous, François conclut son message par une vision pleine d’espoir selon laquelle le développement de l’IA peut contribuer à la fraternité humaine et à la paix dans le monde : « Car la paix est le fruit de relations qui reconnaissent et accueillent les autres dans leur dignité inaliénable, et d’une coopération et d’un engagement sincères dans la recherche du développement intégral de tous les individus et de tous les peuples. »
Que vienne l’Esprit du Seigneur pour briser la dureté des cœurs, pour détruire la haine, l’envie, la volonté de dominer et y faire grandir la solidarité, pour tuer l’individualisme et accroître le sens du bien commun, pour développer dans l’intelligence et le cœur le sens de la justice et la disponibilité, pour être des nouveaux artisans d’un monde de paix. Alors 2024 sera une Bonne Année !
Bonne année à tous et à chacun !

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